8 janvier 2012
Nous avons appris courant décembre le retour à Dieu de Josette Zimine à l’âge de 85 ans, une amie très chère au coeur des orthodoxes de l’Ouest de la France et bien au -delà !
Les plus anciens parmi nous ont gardé le souvenir d’une femme exceptionnelle qui mettait toute sa prodigieuse vitalité et son verbe puissant au service de l’Eglise, mais aussi de la cause des femmes et des laissés pour compte.
Douée d’une très belle voix dont a hérité son fils Serge actuel chef de choeur dans plusieurs paroisses parisiennes, combien de fois n’est-elle pas venue nous prêter main forte pour les grandes fêtes , à Noël au Mans, à Pâques à St Maur ou plus régulièrement à la Pentecôte à Bois Salair. Nous ne savions pratiquement rien en matière de chant liturgique et elle , connaissait toutes les subtilités de l’ordo , pouvait chanter toutes les voix, ayant collaboré avec Michel Zimine son mari, à la rédaction du "kyriale" qui fut longtemps notre Bible en matière de chant.
Paroissienne de Notre Dame des Affligés à Paris, elle avait été à bonne école dans ce haut lieu de la théologie et du chant .Elle était très attachée à sa chère paroisse dite familièrement St Victor en raison de la rue du quartier latin et plaisamment "Notre Dame des Agrégés "en référence aux intellectuels qui la fréquentent depuis les origines.
Née en 1926 dans une famille d’industriels du Jura, Josette appartenait à la première génération des français convertis à l’Orthodoxie qu’elle avait découverte à Paris en compagnie de sa mère ,baptisée à l’âge adulte. Après des études de droit interrompues par les naissances de ses six enfants, Josette Zimine s’investit à la suite des évènements de 1968, dans les sciences de l’Education .Fixée un temps en Normandie elle partagera jusqu’en 76 la vie écclésiale itinérante des orthodoxes de l’Ouest puis revenue à Paris elle travaillera pendant encore plus de vingt ans, et avec une fougue intacte, dans différentes structures d’aide sociale , notamment au Planning familial au CASP ou à la CFDT . . Jusqu’à la fin Josette gardera cette générosité militante qui la faisait pétitionner en faveur des plus faibles afin de faire plier l’administration . Communiquante née, elle joua souvent le rôle de "facilitatrice" comme de nombreuses personnes en ont témoigné auprès des siens.
Mon premier souvenir personnel remonte à cette Pâques des années 70/76 où j’avais été terriblement impressionnée par cette femme si ancrée dans sa foi et la vie concrète qui , les mains dans la pâte des koulitchi se faisait lire par l’une de ses filles , les textes des offices de la Semaine sainte afin d’être présente à toutes les dimensions de la fête des Fêtes.
Nous la revoyions de temps à autre dans des congrès. Les années avaient blanchi son abondante chevelure brune mais l’oeil était toujours aussi pétillant et la répartie aussi vive malgrè les handicaps physiques et la douleur de la perte de son fils Pierrot. Lors de sa sépulture son fils Serge a évoqué avec tendresse " sa force de vie " et la place, désormais vide dans sa paroisse parisienne, poursuivant avec humour :" nous n’aurons plus droit via son téléphone portable à l’ouverture tonitruante de Carmen pendant la lecture de l’Evangile ni au cliquetis assourdissant marquant la chute répétée de ses cannes anglaises ... on les regrettera"
A Dieu Josette et Merci ! Tu nous as été une formidable leçon de vie et d’optimisme au milieu des épreuves qui ne t’ont pas épargnée au long d’une vie donnée aux autres et au Tout autre .